Résumé de la publication intitulée « Detection of Frequent Superinfection among Kenyan Women Using Ultra-deep Pyrosequencing » que Keshet Ronen a présentée lors de la conférence américaine, la CROI 2012.
Keshet Ronen et ses collègues ont effectué une recherche sur la survenance de la surinfection VIH dans une population de femmes kenyanes. L’étude a été conçue pour étudier l’effet de la réponse immunitaire issue de la première infection sur l’infection secondaire et comprendre si la première infection entraine une protection contre la réinfection.
Ce phénomène d’infections successives s’appelle « surinfection » et concerne les individus qui s’exposent souvent au VIH et qui risquent d’être infectés par différents sous-types du rétrovirus, selon un chercheur.
Bien que la surinfection ressemble à la première infection, on ne sait pas vraiment comment le système immunitaire réagit à l’infection secondaire selon Keshet Ronen.
Ce phénomène de surinfection a été antérieurement observé, mais il reste à savoir quelle en est la fréquence. Afin d’obtenir les donnés nécessaires, Ronen a démarré une étude de grand ampleur sur 2700 travailleuses du sexe kenyanes, dont 300 étaient séropositives. Le risque d’infection VIH du group entier était environ 3.25 % pour 100 personnes par an. Hormis les femmes séronégatives, le risque de surinfection pour le group séropositif concerne 3.06% pour 100 personnes par an. Ronen précise que ces chiffres sont préliminaires et que plus de recherches sont nécessaires pour prendre en compte tous les effets possibles d’autres facteurs. Bien que ces résultats soient encore rudimentaires, ils sont toujours importants pour répondre à deux questions essentielles : « l’évolution de la surinfection est-elle identique ou différente de celle d’une personne ayant une seule infection » et « la réponse immunitaire au VIH de la première infection aide-t-elle à empêcher des infections secondaires ? » Beatriz Hann répond à la première question en affirmant que la maladie surinfectée est plus agressive. A la deuxième question elle précise qu’ « il est très important de savoir à quel degré la réponse immunitaire est protectrice ou pas. » Une autre collègue de l’équipe de recherche a posé deux autres questions : « les deux virus peuvent-ils s’unir pour fabriquer un virus plus actif chez les individus surinfectés ? » et « peuvent-ils combiner leurs mutations conférant une résistance aux médicaments pour fabriquer une résistance à plusieurs médicaments ? ». Ces questions importantes demeurent sans réponse.
Remarques :
1) les individus qui s’expose souvent au VIH risquent d’être infectés par différents sous-types du rétrovirus
2) le risque de surinfection apparait comme identique au risque de la première infection.
Source :
Ronen K, et al « Detection of frequent superinfection among Kenyan women using ultra-deep pyrosequencing »CROI 2012 ; Abstract 59LB.
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Les situations les plus commentées sont essentiellement celles dans lesquelles des séropositifs ont contracté un deuxième virus de type différent de celui qui les avait infecté initialement et qui s’est traduit par une évolution clinique parfois problématique.
D’où cette étude tentant une approche un peu plus systématique. Mais comme on le voit, rien ne permet réellement de trancher sur le risque réel de ces contaminations secondaires.