Depuis le 1er septembre 2024, le dispositif « Mon test IST » permet un accès simplifié au dépistage des IST en France. Toute personne peut se rendre directement dans un laboratoire de biologie médicale, sans ordonnance ni rendez-vous, pour réaliser un dépistage de cinq infections : le VIH, la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et l’hépatite B.
Pour les moins de 26 ans, ces tests sont pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. En revanche, pour les 26 ans et plus, seul le dépistage du VIH est couvert intégralement, tandis que les autres IST ne sont remboursées qu’à hauteur de 60 % (possibilité de prise en charge du reste par les complémentaires santé). Ce dispositif, issu de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, répond aux recommandations de la Haute Autorité de Santé.
« Mon test IST » élargit « VIH Test », instauré en 2022 et qui offrait déjà la possibilité de dépister le VIH sans ordonnance. Cette extension à d’autres IST vise à répondre à l’augmentation des cas d’infections, en particulier chez les jeunes. Simplifiant ainsi le parcours de dépistage et réduisant les obstacles liés à l’obtention d’une prescription médicale.
La procédure inclut un auto-questionnaire permettant d’adapter les tests aux besoins du patient. En cas de résultat positif, le biologiste médical oriente le patient vers les professionnels de santé appropriés, tandis que les comptes-rendus de dépistage intègrent des messages de prévention en santé sexuelle. Les COREVIH – qui deviendront bientôt des CoReSS – joueront un rôle essentiel de coordination afin d’assurer une prise en charge rapide des personnes diagnostiquées.
Bien que ce dispositif constitue une avancée, des critiques émergent concernant la limite d’âge pour la prise en charge intégrale des tests autres que le VIH. Si les jeunes adultes sont une population prioritaire, les plus de 26 ans restent exposés aux IST, notamment ceux ayant une activité sexuelle soutenue ou appartenant à des groupes plus exposés. Cette distinction risque de limiter l’accès au dépistage pour une partie de la population qui en aurait besoin.
« Mon test IST », qui s’inscrit dans la Stratégie nationale de santé sexuelle 2021-2024, ambitionne de renforcer la prévention et le contrôle des IST. Un premier bilan du dispositif est attendu d’ici la fin de l’année. Son but : évaluer son impact sur la détection précoce et la prise en charge des infections.
Avec cette mesure, la France poursuit ses efforts pour simplifier l’accès au dépistage. Pour autant, des ajustements seraient nécessaires pour garantir une égalité d’accès aux soins pour toutes les personnes concernées, indépendamment de leur âge.