Dans son numéro 131 de l’été 2012, FS, la revue de l’association britannique GMFA [1], a publié les résultats d’un sondage auprès de 1000 de ses lecteurs en ligne. Le questionnaire concerne les modes de consommation du porno, et un volet de la consultation est consacré à l’impact du bareback sur les comportements.
95,8 % des répondants affirment regarder ou avoir regardé du bareback. Les vidéos non protégées représentent plus de la moitié de la consommation de porno pour 53,4 % des personnes interrogées ; elles représentent la totalité, ou la quasi-totalité de la consommation de porno pour 16,5 % d’entre elles. A la question « Pensez-vous que regarder du bareback vous a personnellement amené à avoir des relations sexuelles non protégées », 6,9 % des personnes interrogées répondent par l’affirmative, 4,9 % ne savent pas. Notons aussi que seules 3 % de ces personnes affirment ensuite avoir arrêté de regarder du bareback.
Alors même que 88,2 % des répondants estiment ne pas être personnellement influencés par le bareback, 53, 6 % pensent qu’il peut amener d’autres personnes qu’elles à avoir des relations non protéges (19 % ne le pensent pas, 27, 4 % ne sont pas sûrs). Les personnes plus jeunes, ou moins « intelligentes » seraient plus influençables selon celles et ceux qui ont répondu oui.
Bien sûr, ce sondage souffre de nombreux biais. Par exemple, 97,9 % des répondants affirment regarder du porno. Ce pourcentage est-il représentatif des gays britanniques, ou bien est-il produit par le simple fait que ce sont essentiellement des personnes intéressées par le porno qui ont répondu à un questionnaire sur le porno ? En l’absence d’une description de la méthode utilisée, il est difficile de trancher.
Pour peu qu’on prenne en compte ces défauts, ce sondage, publié alors même qu’aux États-Unis, le comté de Los Angeles s’apprête à interdire ce type de production, peut apporter des éléments au débat sur le porno bareback. 1 répondant sur 14 estime que regarder du bareback a eu un impact négatif sur ses comportements de prévention. Au vu du nombre de répondant, et de leur consommation, ce chiffre ne peut paraître faible.
Par ailleurs, n’oublions pas qu’au-delà de la question des comportements induits par le visionnage du porno bareback, la question de la santé des acteurs doit être posée, car la prévention concerne également les travailleurs du sexe impliqués dans ces productions.
Notes de l'article :
[1] Gay Men Fighting AIDS devenue « the gay men’s health charity » en 2002