Le résultat de l’étude PARTNER
Cela fait maintenant presque dix ans que l’utilisation du traitement antirétroviral chez les personnes séropositives comme moyen de réduction de la transmission du VIH a démontré son efficacité. Pour autant, certaines preuves et des mesures supplémentaires restent nécessaires, notamment chez les couples d’hommes. L’étude PARTNER vient préciser ces zones de flou. C’est le résultat final de cette étude que nous présentons ici.
De nombreux essais ont démontré que sous l’action des antirétroviraux, le risque de transmission du VIH est considérablement réduit si le partenaire séropositif suit un traitement efficace qui rend sa charge virale indétectable. Il est aujourd’hui admis que la stratégie TasP (Treatment as Prevention), c’est à dire la mise sous traitement des personnes diagnostiquées séropositives au plus tôt, est l’une des clés pour réduire la transmission du VIH et enrayer la dynamique de l’épidémie.
C’est ce que montre le résultat intermédiaire de l’étude PARTNER présenté à la conférence de Boston le 4 mars, et ce autant dans les couples hétéros que gays
Analyse d’un « risque caché » de transmission du VIH
Les traitements permettent, chez la plupart des individus infectés au VIH, de diminuer la charge virale dans le sang jusqu’à le rendre indétectable, réduisant ainsi fortement les risques de transmission du virus. Pourtant, ce n’est pas si simple : chez 10% des hommes séropositifs sous traitement, en présence – même asymptomatique – d’herpèsvirus et de CMV, la charge virale peut être indétectable dans le sang mais pas dans le sperme. Ce qui ouvrirait ainsi la porte à de possibles contaminations.
Une équipe australienne s’est livrée à une modélisation afin de calculer le risque cumulé de transmission du VIH sur une longue période au sein de couples sérodifférents en cas d’abandon du préservatif, le partenaire séropositif présentant une charge virale indétectable. Les résultats sont loin de corroborer l’optimisme de l’avis suisse. Sur 10 000 couples, au bout de 10 ans, les chiffres sont : 215 séroconversions de femme à homme, 425 séroconversions d’homme à femme et 3524 d’homme à homme.
Estimer le risque de transmission par acte
Comprendre et mesurer les facteurs influant sur l’acquisition, ou non, d’un virus lors d’un acte sexuel est un enjeu majeur pour la prévention, pour modéliser la dynamique d’une épidémie.
L’article de Hughes et al., publié en janvier 2012, fournit de nouvelles estimations de la transmission du VIH par acte sexuel au sein de couples hétérosexuels sérodifférents vivant en Afrique sub-saharienne.
CROI 2012 : « Superinfection with HIV Raises Questions » : la surinfection du VIH soulève des questions
Résumé de la publication intitulée « Detection of Frequent Superinfection among Kenyan Women Using Ultra-deep Pyrosequencing » que Keshet Ronen a présentée lors de la conférence américaine, la CROI 2012.
Plusieurs études ont mis en évidence une corrélation entre la charge virale mesurée dans le plasma sanguin et la charge virale dans le sperme. Dans un article publié en 2008, Kalichman et ses collègues passent en revue l’ensemble des études publiées sur ce sujet. Les auteurs montrent que l’on est encore loin de savoir dans quelle mesure la charge virale plasmatique, tout comme la charge virale dans le sperme, peuvent être prédictives de la transmission du VIH.
Le risque de transmission bucco-génitale
Le risque de transmission du VIH par fellation fait l’objet de discussions au sein de la communauté LGBT, et entre les acteurs de prévention. Sur quelle base scientifique peut-on fonder son opinion ?
En 2008, une équipe britannique s’est livrée à une analyse de la littérature scientifique sur le sujet qui montre que l’évaluation risque est très peu documenté. Bien que faible, rien ne permet d’en conclure qu’il soit nul. Les auteurs recommandent donc la conduite d’études plus importante.
Il est admis que si la charge virale est indétectable dans le sang, elle ne l’est pas pour autant dans le sperme. En effet, le risque de transmission du VIH est probablement augmenté par des niveaux élevés de virus dans le sperme, mais aussi dans les sécrétions de la muqueuse rectale. Qu’en est-il réellement ?