Une étude menée sur un échantillon de gays américains à partir de facebook a tenté de décrypter la réalité des couples d’hommes gays. Quels sont les « arrangements » dans ces couples ? Que signifie l’idée de « couple ouvert », à quelles réalités cela correspond t-il ? Et bien-sûr, derrière ces arrangements, il y a un plus ou moins haut niveau de prise de risque, assumée ou non. On se rend compte également que les arrangements, qui semblent parfois clairs dans un couple, ne le sont pas nécessairement…
Dans cette étude, les couples (361 au total) ont été recrutés via facebook, sur le critère suivant : signaler dans son profil être en couple avec un homme. Majoritairement blancs (à plus de 75%), ces hommes étaient également pour la plupart séronégatifs (1 sur 8 était séropositif).
Plus de 50 % des hommes en couple déclaraient un arrangement mutuel, mais dans 25 % des couples, seul l’un de deux partenaires faisait état d’un tel « arrangement ».
Les arrangements étaient les suivants :
- pour 56 % des couples, il s’agissait d’une exclusivité sexuelle,
- pour 47 % des couples, des partenaires occasionnels étaient autorisés, mais sous condition(s),
- enfin, pour 3 % des couples, des partenaires occasionnels étaient autorisés sans qu’aucune condition ne soit fixée.
Des arrangements divers et précaires :
Derrière les arrangements de ces couples, on voit des règles très diverses : certains couples s’autorisent des relations anales non-protégées quand d’autres se l’interdisent, certains demandent à leur partenaire de ne pas avoir telle ou telle pratique hors de leur couple, ou de respecter une certaine durée de relation occasionnelle.
L’étude montre par ailleurs que ces arrangements sont relativement peu respectés sur la durée : 46 % des couples ayant un arrangement affirmant (par la voix d’un des deux partenaires ou des deux partenaires) ne pas l’avoir respecté.
Des risques sexuels importants :
Certains des couples affirment avoir fixé un arrangement après avoir arrêté le préservatif dans le couple, ce qui signifie que des périodes de flou concernant les risques pris par son partenaire peuvent co-exister avec des prises de risque dans le couple.
Ces données comportementales viennent donc confirmer le caractère divers et potentiellement à risque du multipartenariat chez les gays. Dans le contexte français, les résultats du dispositif Flash Test (opération de dépistage chez les gays à Paris) montrait que près 85 % des gays déclaraient plus de 2 partenaires dans les 12 derniers mois, et 10 % en déclaraient plus de 50. Dans un contexte de flou au sein des couples, ces chiffres peuvent rapidement se transformer en multiplication incontrôlable des prises de risque, pour soi ou pour ses partenaires.
Source :
Jason W. Mitchell, « Characteristics and Allowed Behaviors of Gay Male Couples Sexual Agreements », Journal of Sex Research, 2013.