Le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 16 juillet de l’Institut de Veille Sanitaire publie un récapitulatif de l’évolution des contaminations par le VIH en France entre 2003 et 2011.
Il est important d’avoir présent à l’esprit que l’on parle ici du nombre de nouvelles contaminations (incidence) et non pas du nombre de séropositifs (prévalence). Autrement dit, une valeur stable des nouvelles contaminations indique que le nombre total de séropositifs augmente régulièrement et non pas qu’il stagne, une valeur qui progresse indique que le nombre total de séropositifs augmente plus vite, une valeur qui diminue indique que le nombre total de séropositifs augmente moins vite.
Les données publiées par l’InVS sont issues de la notification obligatoire du VIH et du sida en France. Elles montrent qu’en 2011, 6100 personnes (dans un intervalle de confiance de 5716 à 6460) ont découvert leur séropositivité VIH. Cette valeur s’inscrit dans la stabilité observée depuis 2007 alors qu’auparavant elle était en baisse.
L’analyse plus détaillée, par mode de contamination et par pays de naissance, décrit ces 6100 découvertes de séropositivité VIH comme 39% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 40% d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18% d’hétérosexuels nés en France et 1% d’usagers de drogues.
Découvertes de séropositivité VIH en France en 2011 par mode de contamination, sexe, pays de naissance et année de diagnostic (données au 31.12.2011 corrigées pour les délais de déclaration, la sous-déclaration et les valeurs manquantes)
Si la proportion d’hommes, 68% en 2011, ne fait qu’augmenter depuis 2003, 57%, c’est probablement parce que le premier groupe en augmentation est celui des HSH. Les plus de 50 ans représentent une part croîssante tandis que les hétérosexuels étrangers sont en diminution. La proportion des moins de 25 ans quant à elle ne diminue pas.
Les découvertes de séropositivité VIH chez les HSH représentent donc 2400 (Intervalle de confiance : 2220 – 2589). Plus des trois quart ont entre 25 et 50 ans. Ils sont très majoritairement (85%) nés en France.
Près d’un tiers, soit 29% de ces découvertes de séropositivité VIH sont tardives et 25% précoces (40% chez les HSH). Et ainsi on déplore que sur les 1400 (IC : 1279 – 1517) cas de sida déclarés en 2011 la plupart n’ont pas bénéficié d’un traitement avant la découverte de leur sérpositivité VIH.
Enfin, la répartition régionale montre une large prépondérance de l’Ile-de-France (222 cas par million d’habitants) et des départements français d’Amérique (914 cpm en Guyanne, 401 cpm en Guadeloupe, 136 cpm en Martinique), la deuxième région la plus concernée étant la région Provence – Alpes – Côte d’Azur avec 82 cpm.