L’InVS (Institut de Veille Sanitaire) vient de publier dans le dernier BEH (Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire n°9-10 2014) un article présentant les données de surveillance de l’infection à VIH et du sida en France en 2012, à partir de la Déclaration Obligatoire du VIH et du sida (DO-VIH) et de la surveillance virologique, ainsi que leur évolution depuis 2003.
Depuis 2003, la DO-VIH renseigne sur le nombre et les caractéristiques des personnes découvrant leur séropositivité au VIH. Ces données, corrigées pour éliminer les doublons de déclaration et extrapoler les déclarations manquantes, permettent de suivre l’évolution de l’épidémie et, au fil des années, d’analyser les variations et les tendances, en particulier, de calculer l’incidence annuelle, autrement dit, le nombre de nouvelles contaminations par an. Le dispositif comporte également une surveillance virologique consistant en un test d’infection récente, capable de déterminer si l’infection date de plus ou moins de six mois, ainsi qu’une détermination du type de virus.
Environ 6 400 personnes (Indice de confiance à 95% : [5 974-6 770]) ont découvert leur séropositivité VIH en 2012. Après avoir diminué significativement entre 2004 et 2007, ce nombre s’était stabilisé autour de 6200 contaminations par an depuis 2008 et semble être en légère augmentation.
En 2012, environ 3 500 personnes contaminées par rapports hétérosexuels et 2 600 par rapports sexuels entre hommes ont découvert leur séropositivité soit 42% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), 38% d’hétérosexuels nés à l’étranger, 18% d’hétérosexuels nés en France et 1% d’usagers de drogues injectables (UDI).
Les cas de découvertes tardives de séropositivité en 2012 (<200 CD4/mm3 ou au stade sida) concernaient principalement les personnes de 50 ans ou plus et les hétérosexuels à hauteur de 27%.
Entre 2011 et 2012, le nombre de découvertes de séropositivité chez les HSH a fortement augmenté (+14% contre 3% habituellement) alors qu’il est resté stable chez les hétérosexuels et les UDI. Cette tendance est liée à un dépistage plus précoce chez les HSH en 2012 et s’explique par les recommandations à dépister plus fréquemment dans cette population ainsi que le développement de l’offre de tests rapides. Ainsi, les diagnostics précoces (>500 CD4/mm3 ou en primo-infection) concernaient principalement les HSH à hauteur de 39%. Cependant la progression des IST chez les HSH (syphilis récentes et infections à gonocoque) et les enquêtes montrent un relâchement de la prévention dans ce groupe qui rend probable une augmentation de l’incidence.